Le dragon de la bibliothèque

Publié le par maguy

Hier soir

 

Moi : Chéri, tu pourrais me rendre un immense service samedi ?

 

Chéri (prudent) : Ca dépend du service.

 

Moi : Quoi ?

 

Chéri : Je veux savoir quel est le service avant de promettre quoi que ce soit.

 

M. (boudeuse) : Merci, je vois que la confiance règne. C’est agréable !

 

C. : C’est simplement que je te connais et je m’attends à tout. Bon alors, c’est quoi ce service ?

 

M. : Est-ce que tu pourrais rapporter mes livres à la bibliothèque samedi ?

 

C. : Je ne comprends pas.

 

M. : Ce n’est pourtant pas compliqué : pourrais-tu rendre mes livres de bibliothèque à ma place samedi ?

 

C. : Bon, parlons peu, parlons bien : où est le piège ?

 

M. : Mais qu’est-ce que tu racontes ?

 

C. : D’habitude, la bibliothèque, c’est TA sortie du mois. Une semaine avant, tu me gaves avec ça : oh, et j’ai lu une critique de ce bouquin, il a l’air intéressant, je me demande s’ils l’ont à la bibliothèque et je me demande s’ils ont des livres de l’auteur dont j’ai lu l’interview dans le journal et blablabla.. Et là, brusquement, tu ne veux pas y aller. Alors, je demande : où est le piège ?

 

M. : Mais il n’y a pas de piège. Simplement, je ne pense pas avoir le temps d’y aller moi-même samedi, c’est tout.

 

C. : Tu as quelque chose de spécial prévu samedi ?

 

M. : Non 

 

C. : Alors ?

 

M. : Mais tu sais très bien que je fais souvent la grasse matinée le samedi.

 

C. : Mais la bibliothèque est ouverte toute la journée le samedi, non ?

 

M. : Si.

 

C. : Et même si tu fais la grasse matinée, tu vas bien te lever à un moment de la journée ?

 

M. : Pas forcément.

 

C. : Tu vas rester au lit tout le samedi ?

 

M. : Peut-être. Suppose que je sois malade samedi.

 

C. : Tu ne te sens pas bien ?

 

M. : Si, pour l’instant ça va, mais on ne sait jamais. Un petit virus passe par là et hop ! tu te retrouves au lit avec 40 de fièvre.

 

C. : Et donc, en prévention, au cas où tu tomberais malade samedi, tu me demandes de rendre tes livres ?

 

M. : C’est ça.

 

C. : Je ne te crois pas. Tu me caches quelque chose et je refuse d’y aller si tu ne me dis pas quoi.

 

M. (yeux baissés, air humble de la suspecte n°1 des Experts Miami après qu’Horatio lui a montré que son alibi ne tenait pas la route) : Bon d’accord, je vais tout te dire. Si je n’ai pas envie d’aller à la bibliothèque, c’est parce que … j’ai du retard.

 

C. : Pardon ?

 

M. : J’ai du retard pour le retour des livres. J’aurais dû les rendre vendredi dernier déjà.

 

C. : Pour une semaine de retard, ils ne vont pas te tuer, je pense.

 

M. : Ça, c’est parce que tu ne connais pas la bibliothécaire qui s’occupe des retours. C’est une espèce de dragon femelle. La fois où j’ai rendu les livres avec trois jours de retard, elle m’a fusillé du regard et m’a dit en sifflant : « Cccce n’est pas ssssérieux ! Vous désorganisez le sssservice et vous pénalisez les autres lecteurs » Elle me fixait de ses yeux cruels et j’ai cru qu’elle allait se dresser devant moi comme le Basilic dans Harry Potter.

 

C. : Ma pauvre chérie !

 

M. : Oui, c’était horrible. Et en plus, elle hurlait tellement fort que même les gens de la salle de lecture à l’autre bout de la bibliothèque ont commencé à lever la tête et à me dévisager comme si j’étais une pestiférée. Oh, je ne veux pas revivre ça !

 

C. : Et donc, tu veux que j’aille affronter le dragon à ta place ?

 

M. : Oh, s’il te plaît, s’il te plait, s’il te plaît !

 

C. : Ah, mais il y a un problème : je ne me rappelle plus où j’ai rangé mon épée à dragon et mon bouclier. Et si elle commence à cracher du feu et qu’elle me brûle ?

 

M. : Allez, toi, tu es un homme et j’ai remarqué qu’elle était beaucoup plus gentille avec les hommes. Et au pire, tu lui feras ton regard noir, tu sais celui que tu as lancé à mon neveu le jour où il avait gribouillé dans ta revue de maths et ça lui coupera le sifflet.

 

C. : Bon d’accord, j’irai combattre courageusement l’ennemi à ta place.

 

M. : Mon héros ! Tu verras, je ne serai pas une ingrate. La dame saura récompenser comme il se doit son preux chevalier.

 

 

Publié dans Les loisirs

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
mouhahha j'adore ce récit!!!!! Bon vivement demain qu'on sache si le dragon a craché du feu ou s'il était endormi dans sa tannière.
Répondre
M
<br /> Oui, moi aussi je suis très curieuse de savoir s'il va savoir "dompter la bête".<br /> <br /> <br />
V
hihihi...moi aussi j'me défile quand j ai du retard..... c'est pas un dragon chez nous...c'est une SORCIèèèèèèèèèèèèRE....mdrbizzzzz bonne nuit!
Répondre
M
<br /> Oui, sorcière, ça lui aurait bien convenu aussi.<br /> Bisous<br /> <br /> <br />
F
t'es venue me voir ... je me suis donc dit : "faut que j'aille voir qui elle est ???" ! et bien je me suis beaucoup amusée !! féliciations, c'est rafraichissant : j'adore ! je reviendrais çà c'est sûr ! bisous
Répondre
M
<br /> Merci Françoise, bisous<br /> <br /> <br />
E
Très marrante cette conversation, on s'y croirait!
Répondre
M
<br /> Merci Elodie<br /> <br /> <br />
M
il a fallu batailler sec mais tu t'es bien débrouillée. Et c'est plutôt courageux de sa part ... vu le personnage !
Répondre
M
<br /> Oui, mais je lui fais confiance, il arrive toujours à se débrouiller. Et puis il peut toujours dire que le retard est entièrement de ma faute !<br />  <br /> <br /> <br />