Deux droites qui se croisent
Comme je l'ai déjà précisé, je déteste déranger Mon Chéri à son travail mais quelquefois.....
Au téléphone
Chéri : Allo ?
Moi : Chéri, c’est moi. Je t’appelle parce que j’ai une question à te poser.
Chéri (chuchotant): Mais c’est vraiment urgent ? Parce que je suis au beau milieu d’une réunion très importante, là.
Moi : C’est urgentissime.
Chéri (soupir) : Bon alors attends….. (Bruits de pas, de porte…) … Bon vas-y, je t’écoute.
Moi : Voilà : le fils de ma cousine a un devoir de géométrie à rendre pour demain. Une des questions, c’est : comment appelle-t-on deux droites qui se croisent ? Je suis sûre que je connais la réponse, j’ai le mot sur le bout de la langue mais impossible de m’en souvenir !
Chéri : Mais j’y crois pas, là, j’y crois pas !
Moi : Pardon ?
C. : Je suis au milieu d’une réunion très importante, tu me dis que c’est urgent, tout ça pour me poser une question de maths à la con !!
M. : Bien sûr, pour toi, c’est une question de maths à la con mais je te signale qu’avant de me téléphoner, ma cousine avait déjà appelé ses deux frères et ses parents et qu’aucun d’eux n’a pu lui donner la réponse !
C. : Non mais c’est pas le problème, là !
M. : Et c’est quoi, le problème ?
C. : Une fois de plus, tu ne réfléchis absolument pas à ce que tu fais ! Ca ne te dérange pas de m’interrompre dans ma réunion pour me poser une question qui n’était pas urgente du tout ! Je me demande ce que pensent mes collègues !
M. : S’ils t’entendent hurler comme tu le fais, c’est sûr qu’ils doivent se poser des questions.
C. : Ton comportement est totalement déraisonnable !
M. : Déraisonnable ? Alors je me demande quel mot tu utilises pour qualifier ton comportement à toi ! Si tu avais répondu tout de suite à ma question, ça fait longtemps que tu serais retourné à ta réunion, mais au lieu de ça, tu restes là à crier dans le vide. Tu trouves ça raisonnable, toi ?
C. (suffoqué par l’indignation) : ……
M. : Allez, dis-moi juste comment on appelle deux droites qui se croisent et…
C. : Non.
M. : Quoi ?
C. : Non, je ne répondrai pas à ta question. Tu n’as qu’à chercher par toi-même, ça te fera les pieds.
M. : Tu refuses de me donner un renseignement que tu as ?
C. : Exactement. D’ailleurs, je vais raccrocher.
M. : Tu n’oserais pas !
C. : Je vais me gêner.
M. : Si tu oses me raccrocher au nez, je te rappelle immédiatement !
C. : M’en fous, je vais couper mon portable.
M. (chantonnant) : Ouii, mais moi j’ai le numéro de la boîte où tu travailles.
C. (inquiet) : Ce qui veut dire ?
M. : Ce qui veut dire que si tu as l’audace de me raccrocher au nez et de couper ton portable, je vais téléphoner à la société où tu travailles et insister, insister, insister jusqu’à ce qu’on aille te chercher. Et tu sais bien que je peux être très très convaincante quand je veux.
C. : Tu ne ferais pas ça ?
M. : A ton avis, que vont penser tes chers collègues quand une secrétaire complètement affolée va débouler dans la salle de réunion en te disant : « Il faut que vous preniez tout de suite la communication, votre mère s’est évadée de son asile psychiatrique ! »
C. : Tu ne ferais pas ça ?!!
M. : Tu veux parier ?
C. : Mais tu es…
M. : Je suis une femme qui sait ce qu’elle veut. Alors qu’est-ce que tu décides ?
C. : Sécantes.
M. : Pardon ?
C. : Deux droites qui se croisent s’appellent deux droites sécantes : S,E,C,A,N,T,E,S.
M. : Ah oui, maintenant je me rappelle ! Merci, Chéri. Bon, je ne vais pas te déranger plus longtemps, j’ai cru comprendre que tu étais occupé…
C. : Une dernière chose.
M. : Oui ?
C. : Si tu veux que je te pardonne sur ce coup-là, tu as intérêt à être très très très gentille avec moi ce soir !